Le 21 avril 1944 Bombardements sur La Plaine et Paris 18ème

Cérémonie hommage des bombardements du 21 avril 1944

21 avril 2022, Place du 21 avril 1944
Le sous-préfet, le maire de Saint-Denis, des élus et le député Eric Coquerel.
rendent hommage aux victimes des bombardements
Nos anciens témoins de ces tragédies assistaient à ces dépôts de gerbes
Marcel Vernière et Jean Labaune.
l’ex maire Didier Paillard présent aussi qui avait nommé cette place.

Plaque Impasse Marteau Paris 18 ème
Le sous-préfet, le maire de Paris 18 ème et des élus de Paris
rendent hommage aux victimes des bombardements
Nos anciens témoins de ces tragédies assistaient à ces dépôts de gerbes
Marcel Vernière et Jean Labaune.
Olivier Pellat a œuvré pour requalifier cet espace hommage.
Ces moments dans l’histoire de la seconde guerre mondiale 1939-1945
La seconde guerre mondiale

Voir les témoignages de Jean Labaune et de Marcel Vernières

En mai et juin 1940, la Plaine voit passer, une fois de plus, des populations fuyant l’invasion allemande ; c’est l’exode avec son cortège de misères et de drames.
Puis ce sont les quatre années d’occupation et de privation marquées très tôt par les actions de la Résistance.

Ce conflit marque encore beaucoup la mémoire des populations locales. Nombreux sont les anciens qui ont vécu cette période trouble où Saint-Denis avait vécu les « années Doriot » du nom de son maire issu des rangs du Parti Communiste et passé au soutien actif des nazis. Aubervilliers avait pour maire avant la guerre, Pierre Laval, Président du Conseil sous le régime de Vichy et fusillé en 1945.
La Résistance s’organise rapidement dans les quartiers et les usines ; la communauté espagnole tout juste sortie de la guerre d’Espagne y prend une part active.
Le 18 septembre 1941, les allemands font une grande rafle dans les quartiers autour du pont de Soissons. Il y a 300 arrestations, des déportations et des condamnations à mort.
Les villes de Plaine Commune connurent plusieurs bombardements, mais le plus important fut celui de la Plaine en avril 1944.

Quand vient la Libération, la Résistance engage les combats dans toutes les villes. A Saint-Denis, les Allemands retranchés dans le fort de l’Est sont contraints d’abandonner les lieux le 25 août et se replient sur Pierrefitte et Stains qu’ils quittent le lendemain à l’approche des colonnes du général Leclerc

Les événements du 21 avril 1944 en photos

Le bombardement du 21 avril 1944

Quelques semaines avant le débarquement du 6 juin 1944, les alliés s’en prennent aux installations ferroviaires pour limiter le déplacement des troupes allemandes.
Déjà le 19 avril, les habitants sont réveillés par le bruit des sirènes, des avions et de la DCA. C’est le triage de Noisy-le-Sec qui est visé.

Deux jours plus tard, peu avant minuit, les habitants de la Plaine sont attirés dehors par une lueur ; ce sont des fusées lâchées du ciel et éclairant comme en plein jour. Ils comprennent immédiatement que cette fois le bombardement est pour eux. D’autant que certains avaient captés sur la BBC un message explicite : « La Chapelle au clair de lune ».
Le bombardement en deux vagues dure deux heures. Toutes les installations ferroviaires comprises entre le pont Marcadet à Paris jusqu’au pont de Soissons à la Plaine sont sérieusement endommagées.
641 morts seront dénombrées dont 218 habitants de la Plaine. Les avions anglais qui ont mené ce raid ont bombardé en piqué et, de ce fait, ont limité les largages en dehors des cibles.
Ce n’était pas le cas, quelques semaines auparavant, lorsque les avions américains ont lâché leurs bombes à plus de 6 000 m d’altitude sur le dépôt d’essence des Hydrocarbures de Saint-Denis et qui ont « arrosé » les immeubles alentour jusqu’à l’hôpital de Saint-Denis.

Témoignage de Raymond Le Moing, né dans le quartier de la Briche et qui avait 12 ans à l’époque.
« Le 21 avril au matin, à l’école, les conversations ne portaient que sur le bombardement de la nuit. C’est ainsi qu’avec quelques copains, nous décidâmes de nous rendre à la Plaine dès le début de l’après-midi. Arrivant près du pont de Soissons, nous constatons d’énormes dégâts. C’est un spectacle d’une intense et insoupçonnée désolation que nos yeux de gamins découvrent. Ce ne sont que gravats de toute sorte et nombreux trous, de véritables entonnoirs. Des immeubles sont éventrés et des gros blocs de granit venant des bordures des trottoirs ont été projetés jusqu’aux étages des immeubles.
Ce spectacle est identique jusqu’à la porte de la Chapelle. Le souvenir le plus vivace que je conserve est celui d’un immeuble de cinq ou six étages près de l’avenue Wilson ; une bombe l’avait découpé comme s’il s’était agi d’une tronçonneuse, laissant voir les meubles qui garnissaient les différents étages. »