03 Pleyel

par | Mar 12, 2024

Pleyel

Le boulevard Anatole France qui, à son origine, s’appelait route de la Révolte. Louis XV ordonne sa construction au 18ème siècle pour lui permettre d’aller de Versailles à Saint-Denis visiter sa fille religieuse au Carmel de Saint-Denis, sans avoir à traverser la capitale et à subir l’hostilité de ses habitants.

Camille Pleyel (1788-1855) fait construire en 1865 une usine de fabrication de pianos au carrefour qui va donner le nom au quartier. Il est le fils du compositeur autrichien Ignaz Pleyel (1757-1831), qui fonde une première usine à Paris en 1807.

En 1914, l’usine de Saint-Denis produit 3 000 pianos par an et emploie 600 ouvriers. La concurrence des pays asiatiques entraine la fermeture de l’usine dans les années 1960.

L’installation d’entreprises comme EDF, Hotchkiss et Siémens attire des populations. Des habitations sont construites ainsi qu’une école. Ce quartier prend vie à l’articulation des centres des villes de Saint-Denis et de Saint-Ouen.

Une tentative de rénovation du quartier a lieu au début des années 1990. Mais c’est l’arrivée des bureaux d’EDF en 1999 qui donne un coup d’accélérateur aux aménagements.

En 2011, la décision est prise de réaliser le Grand Paris Express, ligne automatique de 200 km faisant le tour de l’Ile de France. Pleyel est retenu pour une grande gare d’interconnexion entre les lignes 14, 15, 16 et 17. Ce projet s’accompagne de nombreux bureau et la tour Pleyel est transformée en hôtel (680 chambres). Un bâtiment-pont franchira les voies ferrées pour assurer la continuité urbaine avec le quartier Landy France.

Quartier Pleyel

Ce quartier s’organise autour du carrefour Pleyel étendu jusqu’aux « barrières » formées par la Seine, l’autoroute A86 et les voies ferrées. Au sud, c’est la rue du Landy qui marque la limite en intégrant une partie du vieux Saint-Ouen.

Le quartier a pris naissance au croisement de deux voies anciennes.

La rue des Poissonniers, aujourd’hui rue Charles Michels et rue Pleyel. Ce vieux chemin reliait le port de Saint-Denis à la capitale. Les chargements de poissons arrivant de la mer par la Seine transitaient par cette voie. Témoins de cette époque, la Porte des Poissonniers existe toujours à l’entrée de Paris.

Les bâtiments sont démolis et, en 1968, la construction de 4 tours de bureaux de 130 m de hauteur est projetée. Seule une tour est réalisée qui ouvre 1972. Elle constitue un point de repère avec sa grande enseigne lumineuse à son sommet

En 1952, la ligne 13 du métro est prolongée jusqu’au carrefour Pleyel

Isolée dans un environnement déjà peu gratifiant, une autre malédiction tombe sur la tour : le bardage métallique recouvrant les façades se met à rouiller au lieu de prendre une couleur mordorée comme l’avait prévu ses concepteurs. Il faut attendre le milieu des années 1990, pour que la tour se refasse une beauté avec un nouveau bardage.

Repères caractéristiques de ce quartier

La tour, bien sûr avec ses 37 étages et ses 140 000 m² de plancher qui surplombe la place et sa fontaine.

Le site EDF, dont les 30 ha s’étendent jusqu’à la Seine. Centrales électriques pendant un siècle, En 1990, EDF décide d’y regrouper ses activités « Production et Transport » : « Cap-Ampère » voit le jour avec ses 3 000 salariés.

La grande halle de la centrale « Saint-Denis 2 », vide de ses chaudières et turbines, est reprise par le producteur de cinéma, Luc Besson, qui lance en 2006, la « Cité européenne du cinéma »

Le siège de Siémens dont une « mini » tour à l’architecture originale réalisée par l’architecte Bernard Zerfuss.

Les locaux d’activité réalisés sur les terrains de l’ancienne usine Hotchkiss/Thomson boulevard Ornano qui ont conservé les façades caractéristiques des ateliers.